Veaux de boucherie : la reprise de la consommation s’est fait attendre
La météo plus fraîche de ces dernières semaines a relancé la demande de viande de veau, mais avec du retard par rapport aux années précédentes.
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« Les chaleurs du mois de septembre et la baisse du pouvoir d’achat liée à l’inflation n’ont pas permis un bon redémarrage de la demande après l’été », observe l’Institut de l’élevage (Idele), dans son bulletin « Tendances » publié à la fin d'octobre. Les conditions météo estivales prolongées jusqu’à la mi-octobre ont retardé la reprise saisonnière de la consommation de viande de veau.
La filière a accuséune chute des abattages de 14 % en septembre dernier, par rapport à la même période en 2022, pour s’établir à 84 000 têtes. Selon Olivier Van Ingelgem, secrétaire général du syndicat de la vitellerie française (SDVF), ces chiffres révèlent globalement « une demande en viande de veau très peu dynamique ».
L’image de viande chère colle à la peau de la filière. « Avec l’inflation, les consommateurs ne regardent même pas le prix du veau, poursuit-il. Ils ont des a priori, et considèrent que c’est d’autant plus inaccessible actuellement. »
Sorties ralenties d’engraissement
Du côté des intégrateurs, les sorties des ateliers ont été ralenties pour tenter de s’adapter à la demande. « Ils sont maintenant très prudents, sur les mises en place, comme sur les sorties », explique Olivier Van Ingelgem. Mais repousser les abattages a ses limites, puisque la réglementation exige qu’ils soient réalisés avant 8 mois d’âge pour la catégorie des veaux de boucherie.
« L’âge moyen à l’abattage en octobre était donc de 192,4 jours, soit quatre jours de plus qu’en 2022 et 2,8 jours de plus qu’en 2021 », calcule l’Idele. Le poids de carcasse suitla même tendance.Il progresse de 3,8 kg par rapport à 2022, pour s’établir à 149,1 kg. « En cumul sur dix mois, la production française de veau de boucherie s’est élevée à 128 000 tonnes-équivalent carcasse pour 876 000 veaux abattus », résume l’institut. Cela représente 6,1 % de têtes en moins par rapport à 2022.
Reprise des cours
Depuis le début de novembre, le commerce semble toutefois se redresser. « La demande reprend sa hausse habituelle »,observe Olivier Van Ingelgem. Selon l’Idele, les cours remontent également. Lors de la semaine du 6 au 12 novembre 2023, le veau rosé clair O se vendait 7,08 €/kg de carcasse, « encore légèrement en dessous de sa valeur 2022 (–12 centimes), mais toujours nettement au-dessus de 2021 (+85 centimes) ».
« Les intégrateurs sont satisfaits, car cela leur permet de couvrir la hausse des matières premières, rapporte Olivier Van Ingelgem. Du côté des abatteurs, cela renforce leurs difficultés. Ils considèrent que les prix sont déjà hauts par rapport aux années précédentes. » Sans parler de la crainte des abattoirs de voir les linéaires de viande de veau se réduire dans les magasins en cas de poursuite de la hausse des prix.
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